
Portrait du patron de TPE
Pour la première brique de l’Observatoire des TPE et PME, CNP Assurances et la CGPME ont confié à l’IFOP la mission d’interroger 900 dirigeants de TPE françaises de 1 à 9 salariés sur leur perception de leur activité et son environnement.
L’avenir
À moyen terme (projection à horizon 5 ans), les dirigeants ont une vision majoritairement positive de l’avenir de leur entreprise : 91 % croient en sa viabilité (29 % pensent que le niveau de rentabilité va se maintenir, 23 % pensent qu’elle sera rachetée, 22 % qu’elle va croître en profitant d’opportunités, 17 % qu’elle va se diversifier pour limiter l’impact de la conjoncture actuelle).
Les dirigeants de TPE sont particulièrement satisfaits de leurs relations avec leurs salariés : 96 % des dirigeants de TPE se jugent proches ou très proches de leurs salariés et 99 % considèrent que l’ambiance dans l’entreprise est très ou assez bonne.
Enfin, 97 % des dirigeants de PME considèrent qu’ils jouent un rôle important dans la société française (soutien de l’emploi, de la croissance économique, transmission d’un savoir-faire et de compétences...).
Patron de TPE : un choix de vie en adéquation avec leurs valeurs
Avec des semaines de 59 heures de travail en moyenne, les dirigeants de TPE éprouvent des difficultés à concilier vie professionnelle/vie personnelle : 67 % des dirigeants de TPE trouvent cela difficile et 4 % impossible. La place pour la vie personnelle est encore plus restreinte pour les dirigeants de jeunes entreprises : ils sont 82 % dans les entreprises de moins de 3 ans à trouver cela difficile.
Si leur hygiène de vie semble majoritairement correcte, le stress touche 56 % des dirigeants, le manque de sommeil 49 % d’entre eux et lorsqu’ils sont souffrants, 49 % ne vont chez le médecin que lorsqu’ils n’ont plus le choix, voire n’y vont pas pour 17 % d’entre eux.
En matière de rémunérations, 47 % des dirigeants de TPE gagnent moins de 2900 €/mois brut soit 2230 euros net, 16 % moins de 1250 € brut soit 962 € net.
Le désir de mieux gagner sa vie n’a d’ailleurs été la motivation que de 20 % d’entre eux lorsqu’ils sont devenus dirigeants, loin derrière le désir d’indépendance (62 %), le challenge (34 %) ou le désir de se réaliser au travers de l’activité (29 %). Des aspirations le plus souvent satisfaites sauf pour ceux dont le but était de mieux gagner leur vie (plus fréquemment déçus).
Aujourd’hui, la plupart des chefs d’entreprise déclarent que leur entreprise leur apporte une grande satisfaction personnelle : fierté pour 87 % d’entre eux, sentiment d’accomplissement (80 %) et espoir (66 %).
Une priorité quotidienne : le client
Avoir des clients satisfaits représente l’élément le plus important dans l’activité pour 58 % des dirigeants de TPE.
Ceux-ci mettent en avant un trio d’actions qu’ils estiment devoir mettre en oeuvre en priorité : il s’agit de trouver une nouvelle clientèle pour 35 % d’entre eux, renflouer la trésorerie (17 %) et investir dans du matériel (12 %).
Pour atteindre ces objectifs, les chefs d’entreprise identifient trois leviers privilégiés : la relation avec les clients (44 %), la réduction des coûts (26 %) et l’investissement (21 %).
La motivation des salariés est également une préoccupation majeure (20 % considèrent que c’est un élément à privilégier pour atteindre leurs objectifs).
Des dirigeants qui considèrent qu’ils consacrent trop de temps à la gestion administrative et juridique : deuxième tâche la plus prenante et celle qui démotive le plus (78 % jugent la gestion administrative et juridique comme la tâche la plus démotivante et 43 % comme la plus prenante) et aimeraient consacrer davantage de temps à la recherche de nouveaux clients, aux activités commerciales et de production.
Des dirigeants de jeunes TPE motivés, ambitieux et soutenus par leurs proches
Les dirigeants de jeunes entreprises (5 ans et moins) ont un profil différent des autres dirigeants :
· Ils sont plus optimistes pour leur activité que les autres dirigeants (75 % des dirigeants de TPE de moins de 5 ans contre 61 % des dirigeants des TPE plus anciennes, plus de 5 ans).
· Ils sont plus nombreux à être arrivés au poste de dirigeant à la suite d’une période de chômage (25 % d’entre eux contre 14 % pour les dirigeants d’entreprises plus anciennes).
· Ils sont plus nombreux à être animés par le goût du challenge (pour 50 % d’entre eux, contre 30 % des dirigeants d’entreprises plus anciennes) et la réussite professionnelle (pour 28 % d’entre eux, contre 17 %).
· Leurs conditions de travail sont, à leurs yeux, très importantes (pour 23 % d’entre eux, contre 14 % des dirigeants d’entreprises plus anciennes).
· La relation client représente un levier privilégié pour atteindre leurs objectifs (56 % des dirigeants des nouvelles TPE, contre 42 % des dirigeants d’entreprises plus anciennes).
· 10% d’entre eux sont accompagnés, pour certaines tâches administratives et juridiques, par des membres de leur famille non-salariés, contre 3 % chez les autres dirigeants de TPE. 11 % délèguent la recherche de nouveaux clients à un membre de leur famille non-salarié, contre 3 % chez les autres dirigeants de TPE.
Conclusion
La CGPME se réjouit de la vision majoritairement positive de l’avenir de leur entreprise qu’ont les patrons interrogés. Elle estime que plus les freins au développement seront levés, plus la visibilité des chefs d’entreprise sera élevée. Le fait que 78 % des dirigeants jugent la gestion administrative et juridique comme la tâche la plus démotivante et considèrent qu’ils y consacrent trop de temps indique qu’il y a visiblement encore beaucoup à faire sur le plan des simplifications administratives.